It's my world...

Londres retentit du son des cloches ce matin-là. La famille Darcy venait encore de s’agrandir, avec le marriage du fils aînée et de sa jeune femme, Rose. Tout le monde s’accordait à dire que les mariés étaient radieux, et c’était aussi comme ça que Rose se sentait. Radieuse, aimée, admirée. Elle n’aurait pas pu se sentir mieux à cet instant.
Ce bonheur dura un moment, félicité quotidienne qui lui semblait être éternelle. Mais elle s’étiola un peu lorsque Marc, son mari, fut appelé pour la guerre deux ans plus tard, héritant d’un poste haut placé, mais néanmoins toujours sur le front. Elle devint une de ces femmes qui vivent dans l’attente d’une lettre porteuse de bonnes nouvelles et font ce qu’elles peuvent pour s’occuper le reste du temps. Elle sombra peu à peu dans l’ennui, malgré les quelques distractions que lui offraient sa famille, ses amis et les rares permissions de Marc.
Plusieurs années s’écoulèrent ainsi, longues et monotones. Jusqu’à l’arrivée de l’Etranger. Il était arrivé un soir, très tard, trempé de pluie et de boue. Il apportait une lettre de Mr Darcy et venait demander asile pour quelques jours.
Rose le reçut au mieux, avec un bon dîner, des vêtements secs et une place près du feu. L’homme avait un drôle d’accent, inconnu à son oreille, une élégance rare malgré sa fatigue et son état, et des yeux… Bon Dieu, ces yeux. Couleur d’orage mais brillants d’intelligence, brûlant d’une flamme étrange, et tout bonnement hypnotisant. Vous ne pouviez plus lâcher ce regard après l’avoir croisé, vous ne pouviez plus dormir sans en rêver, et il ne fallait même pas espérer pouvoir l’ignorer le lendemain matin.
L’Etranger assura qu’il ne resterait que quelques jours. « Je ne voudrais surtout pas abuser de l’hospitalité d’une si belle dame. » Mais une semaine passa, et il était toujours là. Les rumeurs commençaient à s’étendre sur cet homme qui habitait chez les Darcy. Au soir du huitième jour, Rose monta à la chambre qui avait été mise à la disposition du jeune homme, lui demandant doucement s’il comptait rester encore longtemps.
« Oh, bien sûr, je comprends, je dois vous déranger…, répondit-il, l’air désolé. Ma présence ici n’était pas prévue et s’éternise, j’en suis conscient… Veuillez m’en excuser, je vous quitterai demain matin, si c’est ce que vous souhaitez.
- Vous vous méprenez, Monsieur, je ne veux pas vous chasser, simplement savoir ce que vous comptez faire, afin de m’organiser…
- C’est que, Madame, je ne sais vraiment. J’aurais dû vous quitter il y a quelques jours déjà, mais voilà… »
Sa voix s’éteignit sur ce mot, laissant place à un silence étrange.
« Voilà, Monsieur ? »
Il leva sur elle un regard brûlant, comme pris d’une fièvre inconnue.
« Je ne puis, Madame. L’idée seule de m’éloigner de vous m’est insupportable. Sans cesse je repousse l’heure de mon départ pour rester auprès de vous un peu plus longtemps. Mais un mot, Madame, un mot de vous et je partirai, sans faire de bruit, votre souvenir au cœur pour unique réconfort !
- Monsieur, c’est… C’est…, balbutia-t-elle.
- Je vous en prie, appelez-moi Antoine.
- Mais Monsieur…
- S’il vous plaît. »
Elle le regarda, maintenant un genou à terre devant elle, lui jetant un regard brillant d’un espoir qu’il savait fou, étrangement envoûtant.
« Eh bien, Antoine… »
Elle ne savait plus si c’était elle qui était à présent responsable de ses propres paroles, ou bien une quelconque force supérieure qui lui fit prononcer ces mots :
« Restez, Antoine, restez tant que vous voudrez. »
Après cela, tout passa trop vite pour qu’elle puisse en décrire les moindres détails. Il y eut tout d’abord les lèvres d’Antoine contre les siennes, puis cette sensation d’abandon total alors que leurs vêtements tombaient sur le tapis avec empressement, les mains d’Antoine sur son corps alors qu’ils tombaient ensemble au creux du grand lit à baldaquin…
« Rose, je vous en prie, partez avec moi. »
Il la mordit. Elle se transforma. Ils partirent, ensemble.
Des siècles durant, ils parcoururent le monde tous les deux, beaux, immortels, amoureux. Leur pouvoir et leur notoriété au sein du peuple vampirique ne fit que s’accroître, tant leurs voyages et leurs victoires leur donnaient de l’influence. Mais si cette notoriété leur donnait le respect de la plupart, elle attisait également la rancœur de certains. C’est ainsi qu’ils tuèrent Antoine.
Rose fit un massacre. Aucun membre du clan félon n’y survécut.
Les années s’écoulèrent, devenant des décennies, puis des siècles. Rose jouait à présent dans la cour des grands, pour de bon. Elle s’attacha à ce Nouveau Monde où avaient migré bien des gens de sa terre natale. Et en devint la Reine. Le Royaume d’Amérique du Nord était sien, du Mexique au point le plus au Nord du continent !

More of me...

Lunatique, ça, c’est sûr. Rose aime se faire plaisir, s’amuser, rire, mais il ne faut pas s’arrêter à ce côté sulfureux et moindre de sa personnalité. Elle est douée d’intelligence et de sérieux, grâce à l’expérience des siècles vécus, et il serait imprudent de la sous-estimer. Charmeuse, elle sait comment arriver à ses fins et ne s’en prive pas. Les autres ont parfois du mal à la comprendre, avec ses changements d’avis et d’humeur, mais elle n’en est pas moins fascinante. Un avis en tout cas est unanime : mieux vaut la compter parmi ses amis que ses ennemis…

Un peu sur vous.

Pseudo/prénom : Mlle Aufrère Junior
Comment avez-vous connu le forum ? : Ash & Matt !
Une remarque ? : Et de trois !
Code du règlement : You’re a Heartbreaker, dream-maker… (